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Christian Rappaz

5G : "On nous ment sur les conséquences" L'Illustré 6.2.2020


Les opérateurs, l’économie et une partie du monde politique présentent la 5G comme une avancée majeure pour la Suisse. N’êtes-vous pas en train de freiner ce développement?

Olivier Bodenmann: On se précipite sur la 5G sans avoir réfléchi aux conséquences. Ou, plus grave encore, on y a réfléchi et on a décidé d’y aller malgré tout, sans égard pour les personnes, ni pour l’environnement. D’un côté, on fait des efforts pour diminuer notre empreinte carbone, on compte même sur la 5G pour cela. De l’autre, on va induire une pollution effarante avec une centaine de milliards d’objets connectés à construire puis à recycler, on ne sait pas encore comment. Sans compter d’innombrables data centers ultragourmands en énergie. C’est une démarche totalement schizophrène.

Les opérateurs vous accusent d’entraver le progrès…

Il ne s’agit pas d’aller à contre-courant mais d’être réaliste, d’aller dans le sens du respect de l’humain et de la planète. On veut imposer une nouvelle technologie sans tenir compte du principe de précaution. Cela relève à mon sens de l’inconscience pure et constitue une violation flagrante du droit international. C’est de l’expérimentation humaine sur des humains non consentants. De plus, on prétend que la 5G est indispensable pour la numérisation, mais c’est faux. L’argument selon lequel il faut anticiper la saturation du réseau mobile à cause de l’augmentation continue de la consommation de données ne tient pas non plus. Le nombre de smartphones a cessé d’augmenter et ceux-ci sont déjà utilisés presque au maximum. Il existe des solutions pour déployer une telle technologie de manière respectueuse, moins invasive, mais on préfère les ignorer pour des raisons financières et d’agenda.

Il y a tout de même des perspectives intéressantes, notamment sur le plan médical et économique…

On entend en effet que la 5G est capitale pour beaucoup d’applications. Télétravail, télémédecine, communication machine-machine, gestion de l’énergie... Mais ce sont des applications fixes et non mobiles. Elles sont très performantes sans 5G, avec la fibre optique. Le déploiement de cette dernière par Swisscom couvre le 90% de notre territoire.

Vos mots sont très forts…

Ils sont à la mesure de la gravité de ce qui est en train de se passer. La 5G, c’est construire des autoroutes à dix pistes en faisant croire aux riverains qu’elles n’occasionneront pas plus de désagréments qu’une route cantonale. Il est nécessaire de mettre des garde-fous. Car le poids des effets négatifs est beaucoup plus grand que les avantages tant vantés par l’industrie des télécoms. Il est temps de dire stop à cette folie irraisonnée du «toujours plus»!

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